dimanche 20 juillet 2014

SOCIÉTÉ
Côte d’Ivoire : identification des cybercafés pour mieux lutter contre la cybercriminalité
Publié le vendredi 4 juillet 2014  |  Xinhua      source: Abidjan.net
Journée
© Autre presse par ARTCI 
Journée internationale des secrétaires : le directeur général BILE Diéméléou célèbre les secrétaires de l’ARTCI

ABIDJAN -- L'autorité de régulation des télécommunications de la Côte d'Ivoire mène une opération d'identification des cybercafés en vue de mieux combattre les escroqueries sur Internet, un fléau en plein essor dans le pays.

L'opération qui s'achève le 15 juillet concerne "tous les propriétaires ou gérants de cybercafés sur l'ensemble du territoire national" invités par l'Agence de régulation des télécommunications en Côte d'Ivoire (ARTCI) à se rendre dans ses locaux pour se faire identifier.

"Les propriétaires ou gérants non enregistrés à l'expiration de ce délai s'exposeront à des sanctions et pénalités prévues par la réglementation", prévient l'ARTCI.

Les escrocs du net, communément appelés "brouteurs" en Côte d'Ivoire prolifèrent sur le territoire ivoirien où ils exercent leur activité délictueuse généralement à partir des cybercafés.

Selon le ministère ivoirien de l'Intérieur, au premier semestre de 2013, ce sont 22 réseaux d'escrocs qui ont été démantelés contre 69 l'année dernière.

En 2012, les services du ministère de l'Intérieur ont enregistré 692 plaintes et parmi les suspects interpellés, 51 ont été déférés devant les tribunaux.

Des sources officielles révèlent que la cybercriminalité a fait perdre à l'Etat au cours des trois dernières années près de 26 milliards de franc CFA (environ 52 millions USD).

L'identification des cybercafés intervient après celle des abonnés de téléphonie mobile qui a permis de recenser près de 19 millions d'utilisateurs en 2013.

Pour lutter contre la cybercriminalité, le gouvernement ivoirien a pris d'importantes mesures avec l'adoption en 2013 de quatre textes de loi sur le commerce électronique, la lutte contre la cybercriminalité, la protection des données et le code des télécommunications.

En 2011, le gouvernement a créé la Plate-forme de lutte contre la cybercriminalité (PLCC) qui a pour missions, entre autres, d'effectuer des enquêtes judiciaires portant sur les infractions visant ou utilisant des systèmes informatiques.
CÔTE D'IVOIRE LIBERIA RÉFUGIÉS   SOurce/  RFI

Côte d'Ivoire: des candidats au retour refoulés à la frontière

mediaDes réfugiés ivoiriens ayant fui les violences post-électorales de 2010-2011 dans leur pays, dans un camp du comté de Nimba, au Liberia.AFP PHOTO/IFRC/Benoit Matsha-Carpentier
Le gouvernement ivoirien a refusé, en fin de semaine dernière, l’entrée sur son territoire d’environ 400 exilés rapatriés du Liberia voisin. Convoyés par le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies, ils ont dû retourner au Libéria sans connaître les raisons de cette interdiction. Le pouvoir appelle pourtant fréquemment au retour au pays des « frères » exilés suite à la crise post-électorale de 2010-2011.
Il s’agit d’une gifle pour les quelque 400 Ivoiriens qui pensaient mettre fin à leur exil de plus de trois ans au Liberia. Bloqué à la frontière, le convoi qui transportait ces réfugiés a été contraint de les ramener au Liberia - non sans avoir tenté, en vain, de contacter toutes les autorités susceptibles de donner le feu vert à l’entrée des rapatriés.
« Dramatique et inadmissible »
Cet épisode peut-il empêcher d’autres exilés de répondre à l’appel au retour au pays du pouvoir ivoirien ? Le représentant du HCR en Côte d’Ivoire, Mohamed Touré, estime que « c’est dramatique et inadmissible » et qu’« il s’agit d'une violation du droit interne et international ». Il rappelle que le retour dans son pays d’origine est un droit fondamental, et estime qu’il « s’agit là d’un incident grave, dont la portée peut être très importante ».
Pour le HCR, les raisons de ce refus ne sont pas claires ; d’autant plus que les rapatriements avaient repris depuis trois semaines après plusieurs mois d'interruption suite au souhait des autorités ivoiriennes de prévenir l’arrivée du virus Ebola sur leur territoire - le Liberia voisin faisant partie des trois pays d’Afrique de l’Ouest frappés par l’épidémie de fièvre hémorragique.
Craintes de propagation du virus Ebola
C’est effectivement la crainte d’une propagation éventuelle du virus tueur qui a été donnée pour justifier le refus de laisser le passage au convoi des rapatriés. Mais cette explication - jusque-là officieuse - des autorités ivoiriennes ne convainc pas le HCR. « Nous estimons que ce n’est pas du tout un argument sérieux, dans la mesure où ces rapatriements, quand ils se font sous les auspices du HCR, se font avec toutes les garanties : il y a un contrôle médical qui se fait d’abord au Liberia, au point de départ, et également à l’arrivée, en Côte d’Ivoire », indique Mohamed Touré.
Dans ce cas particulier, le HCR avait proposé aux autorités ivoiriennes de faire un contrôle médical de tous les réfugiés du convoi, mais la proposition avait été refusée par le gouvernement ivoirien.
38 000 Ivoiriens toujours réfugiés au Liberia
Enfin, un dernier élément rend cette décision difficile à comprendre : la frontière qui a été fermée aux rapatriés est pourtant ouverte aux autres personnes de passage.
Sur les 300 000 Ivoiriens ayant quitté le pays suite à la crise post-électorale, une grande majorité se trouvait au Liberia, qui accueille encore aujourd’hui 38 000 personnes. Plus de 200 000 de ces réfugiés sont déjà revenus en Côte d’Ivoire.