La défaite de Sarkozy
vue d’Afrique.
Deux présidents de la 5e république ont marqué l’histoire de
l’Afrique francophone : De Gaulle et Mitterrand. Leur nom reste dans du
marbre dans les capitales pour témoigner
de leur mérite et reconnaissance : Le pont du Général De Gaulle sur la lagune Ebrié relie le Sud et
le Nord d’Abidjan. Plusieurs édifices comme celui-là à travers le continent rappellent aussi le souvenir de François l’africain, l’humaniste. L’Afrique se souvient à
peine de Giscard parce qu’il n’a rien fait pour elle à part y chasser et se
faire prendre la main dans le sac des diamants de Bokassa. Le seul boulevard
en son nom est à Abidjan et il est surnommé boulevard de la mort.
Après Houphouët Boigny, la côte d’ivoire par exemple n’a pas
été heureuse avec Chirac et Sarkozy de 1995 à 2012.Elle n'a connu que la guerre. Les ivoiriens attendent
maintenant que le changement s’opère avec
Hollande, comme le soleil de l’indépendance. En 17ans, ces 2 hommes se sont
montrés responsables et coupables de l’instabilité politique, économique et
sociale sous leur mandat caractérisé par l’ingérence française. La réalité est
que tous les deux ont réussi à pendre
Gbagbo à un croc de boucher : Les bombardements d’Abidjan en 2004 et 2011 par la force Licorne avaient pour but de renverser
son régime avant d’installer celui de Ouattara,
leur ami commun. Ce dernier qui, au passage a triché dans les urnes (A Korhogo,
dans le Nord du pays, fief des rebelles et de son parti, Ouattara a fait voter
les morts, les sans papiers comme les burkinabé ; il y a eu plus de bulletins
sous son nom que d’inscrits sur les listes électorales de la région). Les mises
en scènes Ouattara-Sarkozy depuis 2011 nous ont en partie donné des réponses à nos affirmations.
Arrivé à l’Elysées en 2007, Sarkozy ne portait pas l’Afrique dans son
cœur, l’Afrique non plus – Souvenez-vous
de son discours de Dakar qui frôle le dépôt de plainte pour racisme et le mépris de l’africain. Pourtant Sarkozy y a effectué sa première
visite officielle de chef d’Etat, chez Bongo. Les mauvaises langues disent qu’il
est attiré par l’odeur de l’argent sale -gabonais-
C’est vrai que le Gabon de Bongo sent vraiment le pétrole brut et l’oseille. Après,
c’est l’argent ivoirien, Libyen (on
parle d’un geste de 50 millions d’euro de la part de Kadhafi) qui intéresse les politiques français. C’est beaucoup d’argent
dans un pays où les libyens ne mangent pas à leur faim. Kadhafi est mort.Il n’y a
plus de preuves. Les dignitaires de son régime en exil ouvrent à peine la
bouche sous peine de représailles - Circulez donc, il n’y a rien à voir, on n’a pas de preuves- Quelques fois, j’ai mal au cœur
de ne pouvoir vous donner de preuve matérielle. Je ne sais rien du contenu des
valises "diplomatiques" qui circulent librement – sorte de Schengen financière - entre le Gabon, les
autres pays francophones et la France. Mais le fait que Sarkozy décide même d’aller
en Afrique pour son premier voyage, surtout au pays de Bongo, « un
ami de la France » est un signe qui
ne trompe pas… Dans le cercle de la Françafrique, il n y a jamais eu de
preuves. Si vous en cherchez, il va falloir déterrer Houphouët Boigny et Bongo père
mais aussi Foccart (leur ADN parlera), ces trois bibliothèques ont brûlé malheureusement et ce ne sont pas les survivants qui se mettront à déballer le sac,
emportant avec eux tous les secrets de la 5e république.
En parlant d’argent, à votre
avis, combien ça coûte aux présidents du pré-carré français d’Afrique un
candidat( de droite, la gauche dit qu'elle n'a rien reçu depuis la mort de Mitterrand) à une élection présidentielle en France ? Par exemple en 2002, Gbagbo
a donné 3 millions de dollars à Chirac ; il n’a par contre rien donné à
Jospin et ce n’est pas malin de sa part. Il n’y a pas de preuve mais il n’y a pas de doute
là-dessus. Bongo père, les autres présidents ont fait de même. Le calcul est
vite fait : 14 chefs d’Etat et de gouvernements invités par Sarkosy au
défilé du 14 Juillet 2010 sur les champs Elysées par 3 millions de dollars US (on sait que Blaise du Burkina a donné en petite coupure, mettant à rude épreuve les nerfs de Mamadou De Villepin le
comptable). mdr. Cela représente 42 millions de dollars, le prix de la tranquillité et de l'amitié,
la garantie de l’exercice du mandat présidentiel en Afrique. L’opération se
renouvelle tous les 5 ans, sur chaque rive de la Méditerranée. J’emprunte le mot
« escroc » à Montebourg, le ministre français de l’industrie pour
accuser la Françafrique, responsable des pratiques mafieuses sur les 2 continents.
La défaite de Sarkozy est une victoire pour l’Afrique : Une source
diplomatique m’a dit à demi-mot que la défaite de Sarkozy a été fêtée dans les
palais présidentiels africains. Des chefs d’Etat ont vécu le quinquennat de Sarkozy pour un enfer, considérant l’ancien locataire de l’Elysées comme « un caïd
de banlieue parisienne qui les terrorisait ». C’est dans ce état de
crainte collective qu’ils ont simplement levé les mains et les yeux vers le ciel pour
reconnaître la grandeur de Dieu et profiter en même temps de l’occasion pour
dire merci à Hollande de les avoir débarrasser du bouillant partenaire... Le champagne a coulé à flot...
Mais l’élection de Hollande ne fait pas que des heureux en Afrique :
Dramane Ouattara de côte d’ivoire n’est pas content et il le manifestait bruyamment. Il est venu à paris entre les
2 tours, aux frais du contribuable ivoirien pour soutenir Sarkozy. C’est une
visite » privée » qu’il n’a pas payé de sa poche et c’est cela le mal
africain quand les dirigeants confondent les deniers publics aux leurs. Je l’ai
aperçu à l’Elysées. Ce n’était pas la personne rayonnant lors de sa fameuse
visite officielle de Janvier dernier. Il avait une figure d’enterrement. Le
président ivoirien a parait-il pleuré comme un môme suivant les mauvais
résultats de son poulet. Ouattara a pris la gamelle rose dans le visage. Il
sait désormais qu’avec la défaite de son ami, l’étau se referme petit à petit derrière
lui. Il n’y aura plus par exemple son ami pour étouffer les affaires dans
lesquelles il peut être impliqué : sa responsabilité dans la guerre civile
ivoirienne, la lenteur de la cour pénale internationale qui traîne des pieds
pour le convoquer, les circuits café et
cacao de côte d’ivoire qui sont désormais aux mains de sa famille qui en tire
un large profit , tous ces dossiers qui sont, pour lui des bombes à retardement…
Attention, un François peut en
cacher un autre. Avec son discours normal qui flatte l’égo des ivoiriens,
indexe la corruption, ce n’est pas Hollande qui cherchera à protéger le régime
de Ouattara. Il va falloir qu’il s’intéresse de très près aux 450 millions d’euro
de prêt à la côte d’ivoire, sans le moindre contrôle que Sarkozy a placé, depuis
Avril 2011 dans les poches trouillées de
son ami .Et puis, nous nous attendons à voir de l’eau dans le gazoduc franco-ivoirien après des félicitations du bout des lèvres de Ouattara à Hollande.
C’est une grossière erreur diplomatique qui aura son pesant de rupture entre les 2 pays (Gbagbo
a eu le malheur, pour marquer sa différence de fermer le tunnel entre la
résidence du chef de l’Etat ivoirien et l’Ambassade de France à Abidjan. Cela
lui a valu tous les noms d’animaux. Ouattara n’aura pas le courage de Gbagbo. C’est
un avant goût des relations franco-ivoiriennes à venir). Hollande n’a pas dit quand il se rendra en
côte d’ivoire pour mettre de l’ordre
dans cette caverne d’Ali baba, où il doit être rendu à César ce qui était à
César, rendre visite aux soldats de la Force Licorne qui protège le régime de Ouattara depuis le pouvoir de Sarkozy, comme il vient de le faire
en Afghanistan mais qu’il sache qu’il y sera reçu comme un roi par le peuple -
- les voix du
seigneur sont impénétrables-
Zako gnali