De l’insécurité en côte d’Ivoire.
Dans un pays avec plusieurs
ethnies, quand l’une d’elles monopolise le pouvoir durant plusieurs années,
cela crée des divisions entre ces ethnies et pose le problème de l’insécurité comme c’est le cas aujourd’hui
en côte d’ivoire.
Houphouët Boigny a dirigé le pays de 1955
jusqu’à sa mort en 1993. Les gens parlaient de despotisme, de concentration du
pouvoir entre les mains de son ethnie,
le baoulé. Et cela a continué 7 ans avec son dauphin, son protégé Bédié de la
même région que lui. Après, est venu le tour de Gbagbo, le bété, de 2000 à
2010. Ce dernier n’a pas eu le soutien de la majorité de la population et a
partagé le pouvoir contre son gré avec ses
adversaires politiques, représentants les sensibilités ethniques du pays. Et Ouattara,
le Mossi ou le Dioula prend le pouvoir dans des conditions discutables de
guerre civile. De la diplomatie à l’administration
centrale ou territoriale, de l’armée, des sociétés d’Etat, tous les postes de
responsabilité sont entre les mains de
ses proches et amis : Prenez par exemple
la liste des membres du gouvernement. Vous verrez que sur les 36 ministres, au
moins 20 sont du Nord ou de l’ethnie de Ouattara. Les Koné, Bakayoko, Zoumana,
Soro, Keita, Sékou, Dramane remplacent les Loukou,Kalou, Drogba, Kouakou,
Nguessan, Goly, Kragbé, Miezan, Kassi, Kouadio sur les chantiers, au bureau … L’on
voit ressurgir les démons de l’ethnicité qui fait toujours mal au pays.
L’insécurité
est le problème n°1, devant la cybercriminalité, les arnaques en tous genres
qui font de la côte d’ivoire un pays à risques. Après, il y a la corruption à grande échelle, la délinquance à col blanc(le ministre de
l’intégration s’est pris les pieds dans
le tapis des indemnités liées aux déchets toxiques d’Abidjan, les mêmes faits
que Ouattara reprochait à Gbagbo), la
surfacturation des grands travaux d’Etat, la réconciliation, le favoritisme, le
social, l’enseignement, la formation et l’emploi, la santé, l’éducation, l’économie
sont autant de maux sous perfusion qui gangrènent la société ivoirienne.
Dès l'an 1999, Soro et
Ouattara n’arrêtaient pas de semer le trouble à l’ordre public en toute
impunité : L'assassinat du général Guéi, le coup d’état manqué de
2002 qui a coûté la vie à plusieurs personnes doivent être inscrits sur leur casier
judiciaire, ainsi que des délits notamment de trafic d’armes, de drogues, de
diamants(les mines d’or et de diamant de Tortiya, Djenabana…), de cigarettes
qui prospèrent dans le Nord et génèrent d'importants revenus . Ces 2 hommes, pour reprendre l’expression
d’un géo politologue sont à la tête du cartel
de Bouaké où l’argent de tous ces trafics coule à flot, aux yeux et à la barbe
des services des nations unies que l’on pourrait taxer aussi de complicité.
Depuis qu’ils sont au pouvoir,
avec toutes ces rumeurs de coup d’état
qu’ils alimentent eux-mêmes, ils divisent pour mieux diriger, Il n’est pas
exagéré de dire que Soro et Ouattara ne se sentent pas en sécurité dans leur
pays : Soro par exemple, l’homme fort de l’Assemblée nationale mobilise
300 ex-rebelles pour assurer tous les jours ses arrières. Ouattara, le président
fait de même avec un peu plus de 1000 gardes républicains acquis à sa cause, auxquels s’ajouteraient
quelques généraux français et de dizaine de militaires de la Force Licorne
basée à Abidjan, payés avec l’argent du contribuable ivoirien qui est obligé de
serrer la ceinture pour joindre les deux bouts . L’armée française qui est en côte d’ivoire pour le maintien de la paix ( à vérifier ) servirait à la
protection des autorités et à la formation
des officiers non qualifiés de la nouvelle armée, composée essentiellement de
miliciens. En françafrique, les connaisseurs appellent cela de la coopération
militaire. C’est la face cachée des accords secrets de défenses revus et corrigés
sous l’ère Sarkozy. Au moment où se pose la question du retrait de nos
soldats d’Afghanistan, il est aussi normal au pays de la normalité de remettre
en cause la présence de la force Licorne à Abidjan. Il est clair que cette
force n’est plus là-bas aux ordres de l’ONU ni de la France…
Lors de sa visite en France en janvier dernier pour remettre « la
rançon » à son ami, Ouattara exhortait
les patrons à venir investir
en côte d’ivoire. « Vous n’avez rien à craindre », leur disait-il
à la réunion avec le Medef, le syndicat des grandes entreprises de
France. Jusque-là, je n’ai vu personne se bousculer aux portes de la côte
d’ivoire, sinon cela se saurait. A part Bouygues et Bolloré qui mettent du
beurre de karité ivoirien dans leurs épinards et qui sont habitués à l’instabilité
politique dans ce pays, les français ont souffert de 11 ans de querelles
intestines qui nuisent à la bonne marche de leurs business et de
l économie ivoirienne : Les violences provoquées par les
bombardements d’Abidjan et de Bouaké en 2004 sont à la base du rapatriement de plus de
10.000 expatriés ,parmi lesquels de nombreux chefs d’entreprises qui ont
précipitamment quitté ce pays dans la confusion totale. Ces derniers pointent
aujourd’hui dans les pôles emploi de l’hexagone. Beaucoup d’entre eux, choqués,
ont du mal à reprendre une activité, d’autres sont devenus des clochards, leur
famille brisée, sans ressources, dépressifs, malades …Est-ce que cela vaut-il
la peine d’investir en côte d’ivoire pour la durée d’un mandat présidentiel, pour 5 ans, vu que le changement de régime se
fait toujours dans le sang , avec violence et destruction ?
Si le pouvoir n’est plus en
sécurité, à quoi ressemble t-il donc le quotidien des ivoiriens ? Les corps de métier de la police et de la
gendarmerie, ayant une formation militaire de base et dont le rôle était
d’assurer la sécurité des habitants de côte d’ivoire sont remplacés par des
milices de l’ancien rébellion. Parmi ces derniers, ceux qui n’ont pas intégré
les services de sécurité du pouvoir deviennent des hors-la loi : la construction de faux barrages ou péages
routiers pour racketter les voyageurs et les sociétés de transport, la délinquance urbaine sur les biens et les personnes sont le fait de ces miliciens. Vous n’êtes pas obligés de me croire.
Zako gnali