Pour étouffer financièrement le régime Gbagbo qui
refusait de céder le pouvoir (l’argent étant le nerf de la guerre), la CEDEAO,
l’ONU et la France ont pris un certain nombre de mesures nuisibles à la
population ivoirienne sur certains
points de vue parmi lesquels :
-
La
fermeture des filiales des banques françaises qui hébergent la majorité des
principaux comptes de particuliers et entreprises de côte d’ivoire.
-
La
perturbation du trafic aérien. Air France et d’autres multinationales ne
desservaient presque plus la capitale ivoirienne.
-
Le trafic
maritime complètement inexistant. Les
ports d’Abidjan et San-Pedro ont
enregistré un net recul des importations et exportations. En effet, Ouattara et ses alliés ne voulaient pas
laisser Gbagbo vendre illégalement les produits de café et de cacao pour se
procurer ensuite des armes.
-
La banque
centrale des Etats de l’Afrique de L’Ouest (BCEAO), placée sous la surveillance
des Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de L’Ouest(CEDEAO)
avait à son tour fermé les robinets des finances publiques de l’Etat ivoirien
dont Gbagbo avait la signature, privant ainsi le camp de ce dernier de la manne
financière dont elle a besoin pour
asseoir son pouvoir après le 28 novembre 2010.
L’arrestation de Gbagbo, le 11 Avril dernier va peut-être permettre la
levée de l’embargo sur tous les produits de consommation et de première nécessité à l’export et à l’import.
Sur le plan national, l’on nous annonce déjà une légère reprise des activités
dans les secteurs du transport, du commerce et de la distribution. Les marchés
de Treichville, Adjamé, Koumassi, Abobo,
Yopougon, Cocody, des quartiers de la capitale économique grouillent déjà de
monde comme auparavant ; Les taxis
rouges d’Abidjan ont par exemple fait leur réapparition, les petits commerces
ont rouvert les portes. Les trafics
aérien et maritime ont repris à la joie des voyageurs et compagnies maritimes
au départ et à l’arrivée d’Abidjan. C’est un signe du miracle ivoirien qui ne
trompe pas malgré la peur, la méfiance et l’incertitude qui règnent dans le
pays.
Dans le même temps, la CEDEAO ouvre les vannes des finances du pays pour
permettre à Ouattara de s’installer et de se mettre au travail. Nous nous
attendons dans l’ensemble à un démarrage
très difficile de l’activité économique ; Cependant nous souhaitons qu’Ouattara
fasse mieux que quand il était premier ministre... Espérons que les banques
françaises suivent le pas pour leurs filiales d’Abidjan. Que cela puisse se mettre en place au plus
vite pour soulager la population qui a subi cette crise du début à nos jours.
De nombreuses sociétés
appartenant à des entrepreneurs étrangers, en majorité des expatriés français
ont été pillés, brûlés… Il faudra donc tout reconstruire, si ces français
veulent encore rester en côte d’ivoire, malgré les horreurs qu’ils ont vécues. Au
journal de 20h du 14 Avril 2011 sur
France télévision, les reporters de France 2 ont montré un couple d’expatrié
français qui découvrait les ruines de son entreprise calcinée, un vrai
spectacle de désolation. L’émotion est grande en face de ces courageuses
personnes qui employaient plus de 50% de la masse salariale de côte d’ivoire
parmi laquelle vous avez eu peut-être un ami, un frère, un cousin, un oncle, un
père, une cousine, des personnes actives qui vont désormais , par principe de
solidarité africaine solliciter, sans nulle doute, tous les mois, votre aide pour faire face au
besoin croissant de la famille.
Dans
ce brouillard diplomatique, sociale et politique, la France annonce un prêt de 400 millions d’euro, l’Onu,
elle, avancerait 300 millions de dollars. Dans les jours à venir, l’on s’attend
à ce que l’Union européenne, le Fond
Monétaire International, la Banque Mondiale, les Bailleurs de fonds, les
USA, tous ces organismes et Etats qui ont épaulé Ouattara dans la conquête du
pouvoir, qui ont participé de loin ou de près à la guerre civile en côte d’ivoire
fassent des propositions de prêts d’argent ou se précipitent au chevet de ce pays riche (pour placer leurs
capitaux qui feront plus tard des petits,
comme des plans épargne logement , des assurances vie) , pourtant malade et
présentant tous les symptômes des guerres civiles en Afrique :la diversité
ethnique, le pouvoir, l’argent, la corruption, l’escroquerie , le sous-développement,
la dictature , la démocratie, le favoritisme, les inégalités sociales, la discrimination
sociale, la richesse du sous-sol.
Dans
leur politique d’aide au développement
ou de démocratisation en Afrique, les puissances occidentales ne prêtent qu’aux pays émergeants notamment la côte d’ivoire qui a d’énormes
ressources : le cacao, le café, le pétrole, les oléagineux, le coton, la
banane, la façade maritime, le diamant, l’or, tous ces produits du sol et
sous-sol qui font la fierté de ce pays et dont certains voisins sont jaloux.
J’espère
que ces prêts profitent en premier aux entreprises
étrangères, françaises ou nationales, ces bâtisseuses de l’avenir, pour
leur permettre de reconstruire le pays. Je trouve cela dommageable des ivoiriens qui
passent leur colère avant la réflexion en saccageant tous les symboles de l’étranger
ou de la France en particulier en cote d’ivoire. Ces ivoiriens vont désormais affronter
la dure réalité du chômage sans être payés,
dans un pays où il n’existe pas de prestations sociales et ce n’est pas le
gouvernement d’Ouattara qui va leur fournir du travail dans l’immédiat, en
raison de la crise mondiale qui fait que les employeurs recrutent moins de
personnels. Les ivoiriens voulaient le beurre et l’argent du beurre, là ils ne
vont pas être servis. Les premiers signes annonciateurs d’une légère reprise
économique en côte d’ivoire seront probablement visibles vers l’horizon 2016,
après qu’Ouattara ait sollicité un second mandat.
En gros, 4 mois de sanctions économiques et 2
semaines de guerre civile intense, avec l’utilisation massive d’armes lourdes
dans les deux camps a défiguré la côte d’ivoire, particulièrement Abidjan, le
théâtre des batailles rangées. La bataille d’Abidjan a été programmée par les
deux camps, celui d’Ouattara ou de Gbagbo pour détruire les édifices de la république,
afin que celui qui prenne le pouvoir après l’autre ait du mal à s’installer. L’on appelle cela la politique de la terre brûlée.
Tous les palais ont été bombardés et minés. Houphouët Boigny s’est pourtant
donné beaucoup mal à construire ces
demeures. C’étaient des joyaux d’architecture ancienne et moderne qui
malheureusement ne peuvent plus être classés au patrimoine mondial de l’humanité.
Le plus dur reste à venir. Personne ne sait pour le moment combien cela va
coûter cette guerre civile ivoirienne. Pourvu que l’ ivoirien ne paie pas toute
sa vie l’addition des conneries de deux personnes, Ouattara et Gbagbo.
Zako Gnali