Les dessous de la dissolution du gouvernement de la côte d’ivoire.
Le président de la côte d’ivoire,
Monsieur Dramane Ouattara a dissout son gouvernement II ce Mercredi 14 Novembre
2012. Cette décision intervient après le refus des députés du PDCI-RDA de voter
le projet de loi de la parité entre l’homme et la femme dans la société ivoirienne.
Ce parti fondé par Houphouët Boigny avait préféré Ouattara à Gbagbo lors du
second tour de la présidentielle d’octobre
2010. L’on peut dire que c’est grâce au PDCI-RDA si Ouattara a été élu président
de la république. C’est un fait.
Après le boycott des législatives en Décembre
2010 par le FPI de Gbagbo, le RDR, le parti de Dramane Ouattara inflige une
sévère défaite électorale au PDCI-RDA et arrive au parlement avec une majorité
absolue, c’est-à-dire qu’il n’aura pas besoin d'allié pour gouverner. Il
est donc normal que le chef du gouvernement sorte de ses rangs. Mais le départ
précipité de SORO qui cherchait une immunité parlementaire et dans un souci d’ouverture,
d’apaisement, je dirai plutôt de reconnaissance, Ouattara cède des postes de
premier ministre et de ministres à des personnalités du PDCI-RDA. Les mauvaises
langues prédisaient déjà un bail de CDD, un contrat à durée déterminée pour ce
gouvernement de coalition, orienté vers le provisoire, parce qu’il ne reflétait
pas la réalité sortie des urnes. Ce n’était donc pas un gouvernement de vérité
et réconciliation comme le laissait prévoir la situation sociopolitique du
pays.
La question
que je me pose maintenant est pourquoi dissoudre le gouvernement et pas
l’Assemblée Nationale ?
J’ai cru à un gag. Plutôt que l’assemblée
nationale, Ouattara dissout le gouvernement. Je me suis dis qu’Il n’y a que lui
pour faire une connerie pareille : L’on peut licencier un dirigeant, un
premier ministre, un entraîneur d’une équipe de football pour X raisons et le
remplacer par un autre mais dissoudre carrément toute une équipe de 35
ministres peut aussi s’avérer inefficace et déstabilisateur pour le pays. Dramane
Ouattara justifiera t-il par exemple la présence dans un prochain gouvernement
d’un ministre récemment licencier ? Quel sens politique et social donnera
t-il à cela ?
Avec la dissolution du gouvernement,
Ouattara fait un coup d’Etat sans risque. Il fait déjà mieux que lui-même en
Avril 2011 quand il a tué des ivoiriens pour prendre le pouvoir. Cette fois-ci,
pas de mort ni de dégâts matériels par rapport à la période où il a débarqué le pauvre Gbagbo. Les ministres
licenciés n’iront pas pointer au pôle emploi de côte d’ivoire ni toucher des
allocations chômages : Ils sont blindés, l’argent des cabinets
ministériels a coulé à flot parce qu’il n’y a pas de contrôle des dépenses de l’Etat
dans ce pays. Et comme les ministres étaient au courant de cette dissolution
depuis au moins un mois à l’avance, je
peux vous dire qu’ils avaient déjà préparé leur coup, acheté plusieurs valises
ou planqué pleins de pognons dans les matelas. J’ai vu la gueule de certains
ministres qui ne semblaient pas être
inquiets par ce licenciement collectif ou abusif parce qu’ils avaient le
sourire aux lèvres, en particulier dans le département du Zanzan où ils s’apprêtaient
à recevoir le président Ouattara. C’est pour vous dire que les dés sont déjà
pipés.
Pourquoi le président n’a-t-il pas dissout l’Assemblée
Nationale ?
C’est l’Assemblée nationale qui
normalement devrait-être dissoute parce que c’est le lieu où se votent les lois
: Le président Ouattara ne prend pas le risque pour plusieurs raisons évidentes :
- Ouattara est une caution
bancaire aux yeux des bailleurs de fonds et des pays occidentaux : Prenons
l’exemple d’un couple quelconque qui se
rend dans une agence immobilière pour louer ou acheter un appartement. L’agent
leur demande une caution et surtout une garantie de paiement au cas où ce
couple ne pourrait pas payer. Pour le cas de la côte d’ivoire, Monsieur
Ouattara n’est pas un président mais est un garant pour la communauté
internationale après avoir misé beaucoup d’argent dans ce pays sous sa signature.
Vous comprendrez bien que ces gens-là n’ont rien à secouer que Ouattara dissoute
tel ou tel gouvernement. Cependant, Je prends le pari avec vous que le
président ivoirien prendra les mêmes personnes limogées pour composer un autre
gouvernement parce qu’il na pas trop de marges de manœuvre en personnel qualifié.
La qualification n’est pas le critère
nécessaire en Afrique pour être ministre. Bref, tout cela pour ça ?
-La dissolution de cette
assemblée implique forcément l’organisation d’une nouvelle élection :
Toute élection en terre ivoirienne coûte extrêmement chère à l’Etat mais aussi
aux partis politiques. De 2005 à 2011, la côte d’ivoire s’est beaucoup endettée
auprès de la communauté internationale afin de préparer, organiser les
élections présidentielle et législative.
Ce sont en réalité des dizaines de milliards de francs CFA qui ont été
consacrés à ces élections.
- Ouattara ne serait pas sûr d’avoir
une majorité car il sait qu’il n’est pas
aussi populaire dans le pays,
contrairement à ce que l’on veut nous faire croire.
- Le Front populaire ivoirien de
Laurent Gbagbo accepterait de participer à la vie politique.
-Le président Ouattara aurait
essuyé le refus de Guillaume Soro : Après les législatives de Décembre
2010, les nouveaux députés ont dû patienter plusieurs, voire 7 mois environ avant
de se mettre au travail. Monsieur SORO pressenti au poste de président de l’Assemble
nationale attendait tranquillement d’avoir au moins 40 ans avant d’être désigné
par ses pairs. Le perchoir est en fait un cadeau d’anniversaire auquel il tient.
Il n’est donc pas question pou lui, dit-on de quitter son poste avant 2016.
Je m’interroge si au pays de Dramane Ouattara, la pluralité
des opinions peut être compatible avec l’exercice
de la démocratie. Bon vent.
Zako gnali