Le sport peut-il être le facteur de la réconciliation de la côte d’ivoire ?
« Réconciliation », c’est le mot clé
pour avoir la page de la Côte d’Ivoire
sur internet, les réseaux sociaux, dans la presse. Il fait l’objet de discussion,
de débat, de polémique autour d’un verre, d’un repas, dans les familles, les taxis brousse (gbakas), les taxis, les
bus, dans les stades, au travail, sur des chantiers, partout où il y a lieu d’en
parler. Le mot se lie sur les lèvres des ivoiriens, à travers leur regard, dans
leur pensée, leur déception, leur optimisme du côté des vaincus que des
vainqueurs, ne l’oublions pas, il y a eu guerre civile. Ce mot revient régulièrement à
la bouche de Dramane Ouattara, le président. L’ex du FMI,il n'a certainement pas réussi sa reconversion. Après avoir brisé le rêve
ivoirien, cherche à passer sous silence les nombreuses victimes de son coup
d’état sanglant par l’engouement national que suscite le sport. Réconcilier la
côte d’ivoire signifie « faire la paix, pardonner, désarmer, travailler
ensemble, aller à l’école, manger à la même table », bien sûr après la crise postélectorale-
Tout est possible- Mais qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? Eh
bien la victoire des éléphants en finale de la Coupe d’Afrique des nations de
football, ce Dimanche 12 Février 2012 : « Fiers éléphants,
ramenez-nous la coupe, la fraternité, la paix et la liberté »…
Réconcilier par le dialogue est la mission première
ingrate confiée au premier Ministre BANNY, le médiateur de la république, le
pompier chargé d’éteindre le feu. Cela fait 10 ans que Monsieur Banny négocie,
depuis le premier coup d’état échoué de 2002,orchestré par Ouattara et Soro,
mais il parvient difficilement à recoller les morceaux de la société
ivoirienne : La population de DUEKOUE, à l’ouest du pays, celle qui a compté 1000 morts en 1 jour parmi les siens, le 29 Mars dernier,
les 2.5 millions individus ayant
« fui la mort » pour se
réfugier dans les pays limitrophes , dans des conditions précaires, les ivoiriens
pleurant leurs disparus qui n’auront pas de funérailles ni de sépulture et les
blessés, les mutilés, les handicapés veulent t-ils pardonner
toutes les atrocités à ces 2 personnages cyniques, ou même à Gbagbo ?
Monsieur BANNY n’a pas les moyens de sa
politique, dans l’immédiat, mais il a du temps devant lui pour réunir les
ivoiriens autour d’une table de négociation, en créant au sein de son comité de
vérité et réconciliation, des cellules psychologique, de rapatriement de refugiés
et de victimes de la guerre, de reconstruction, d’indemnisation et de solidarité,
de funérailles nationales… Je pense personnellement que c’est seulement à ce prix-là que
le bail de la confiance et de la paix pourrait être renouveler car dans
cette société où les rapports humains
sont désormais difficiles, il est aussi difficile aujourd’hui qu’hier pour tout
ivoirien de dire par exemple à son voisin, son collègue de travail, son
partenaire de jeux, sa copine, son copain, sa nouvelle maîtresse qu’il est sudiste, nordiste, ouestiste, estiste,
peu importe, de peur d’être suspecté, traité, jugé ou rejeté. La méfiance, le
sentiment de la haine et de la justice ordinaires, le tribalisme, la xénophobie,
le nationalisme, l’ivoirité prennent le dessus :
« Dis moi ton nom et je te dirai d’où tu viens ou qui tu es ». Alors réconcilier
la côte d’ivoire par le sport est le défit qui revient aux sportifs de ce pays.
Là où les politiques échouent, le sport peut-il être le facteur de
la réconciliation ?
Réconcilier le pays par le sport
en général est la tâche qui incombent aux éléphants. En effet, les équipes de sport nationales, de clubs, de villes,
de quartier à l’image de la diversité ethnique, sont composées d’hommes et de
femmes de toutes régions, aussi des gens d’origine étrangère nés sur le sol ivoirien,
des ivoiriens donc qui ont « des
nerfs d’acier ». Si par exemple je vous dis : « Didier
Drogba », le footballeur, capitaine emblématique des éléphants, l’ex-de
Marseille, le sociétaire de Chelsea, première ligue anglaise est au four et au
moulin depuis le déclenchement de cette crise. Avant de fouler la pelouse de
chaque stade du monde du football où les
ivoiriens sont les ambassadeurs de leur pays, les joueurs demandent à leurs politiques de cesser le feu…Malgré
la volonté du capitaine Drogba de réconcilier ses compatriotes par le sport, le
village de ses parents, dans la région de Gagnoa a été incendié pendant la
guerre civile ; Sa discothèque de la rue Princesse à Abidjan(POY) était
détruite après l’arrestation de Gbagbo, le 11 Avril 2011, sous les ordres de
Ouattara. Rappelez-vous, Gbagbo invitait
ses amis à danser dans cette discothèque au rythme du tam-tam endiablé de l’Afrique.
C’est là qu’il a reçu le député socialiste Jack Lang, le ministre éternel de la
culture de la France. La rue princesse est rasée sous prétexte qu’elle servait de base arrière au pouvoir de Gbagbo, de la même ethnie que
Drogba.
Depuis 2002, le début de la crise,
les équipes nationales de côte d’Ivoire partent favorites des compétitions
internationales auxquelles elles participent, en raison du talent de ses
joueurs qui évoluent en majorité dans les championnats européens. Mais les
résultats ne sont pas tous à la hauteur des espérances.
Prenons par exemple le cas du football :
En 10 ans, les éléphants de côte d’ivoire ont participé aux phases finales de
coupe du monde en Allemagne en 2006 et en Afrique du Sud en 2010. Ils étaient
présents également à toutes les phases finales de la Coupe d’Afrique des
Nations (CAN). Les éléphanteaux (cadets et juniors), eux, rivalisaient dans le même temps avec leurs homologues de grandes nations du
football notamment le brésil, l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Italie…
Leurs formations se classent souvent au
pied du podium ou elles ne passent pas le cap des quarts de finales. Ces jeunes
foulent les terrains pour gagner... Ils mouillent le maillot, se battent pour donner du plaisir à leurs premiers supporters,
les ivoiriens. Mais Ce n’est pas facile pour ces sportifs de défendre les
couleurs de leur patrie quand ils savent que leur famille se fait violer,
mitrailler, assassiner derrière, au moment même où ils rentrent sur les
terrains par les armées étrangères et
rebelles à la solde de Ouattara et Soro. Ces jeunes assistent impuissants à la destruction de
leurs biens ou regardent désespérément la situation déplorable dans laquelle se
trouve placée leurs parents ou le reste de la population ivoirienne. L’amour
entre les gens se cultive, dit-on, mais
là-bas, les gens ne savent plus à quelle sauce ils vont être mangés …
Le mal des équipes nationales
ivoiriennes doit être cherché dans le comportement irresponsable des politiques :
Monsieur Drogba n’a jamais refusé la sélection ivoirienne de football,il en a le droit, ainsi
que ses compatriotes de l’équipe nationale, notamment les frères Touré (Yaya et
Kolo de Man City), Kalou de Chelsea, Kader Kéita, Zokora, Gervinho d'Arsenal et la plupart
des joueurs de cette formation. Ils militent tous pour la paix dans leur
pays : Didier Drogba est membre de la commission vérité et réconciliation,
instaurée par Monsieur Banny pour ramener la paix. Je peux vous dire que c’est
quelqu’un qui n’a pas de parti pris dans ce conflit. Pour lui, Ouattara ou Gbagbo,
peu importe, que la côte d’ivoire soit en paix comme depuis les premiers jours de sa
naissance, sous l’ère Houphouët Boigny. Le cas de Drogba est
beaucoup plus problématique : Madame Drogba est une jeune et belle femme originaire du Nord alors que lui est du Sud. Je ne vous conseille pas d’être à leur place, entre le marteau et l’enclume-…
Bref, 2011
a été l’année de trop pour la côte d’ivoire, celle de toutes les exactions, de
l’impunité des gouvernants ivoiriens… Si la côte d’ivoire remporte la Coupe d’Afrique
des Nations et elle en a les moyens, le
peuple jubilera un ou deux mois, mais cette victoire disparaitra peu à peu de
la mémoire collective pour laisser place
à la haine… Qu’est-ce que cela vous fait de vous retrouver devant une cour d’assise
en face de violeurs, d'assassins (Dramane Ouattara et Guillaume Soro) de votre enfant, votre père,
votre mère, votre sœur, votre ami ,surtout quand la justice vous dit que ces 2 personnes ne sont pas condamnables pour cause de démence ?
Bien que le sport soit l’un des facteurs de
rapprochement entre les peuples, nous comptons sur lui pour réconcilier la côte d’ivoire car la plaie ouverte est d'abord politique avant d'être sociale.
Zako gnali