Les expatriés français qui ont fait le choix de vivre en côte d’ivoire
aiment ce pays, au même titre que tous
les ivoiriens. La majorité a la double nationalité.
Ces franco-ivoiriens sont noirs, blancs,
métisses. Les blancs en particulier se font remarquer par la couleur de
leur peau. Ils ou elles sont mariés ou vivent en union libre, pacsés à des
ivoiriens ou ivoiriennes. Ils ont des enfants nés sur le sol ivoirien …Ils
sont au carrefour des cultures africaine
et française et partagent par conséquent avec tous les habitants de la côte d’ivoire,
les valeurs de la fraternité et de l’hospitalité, chères au continent africain.
Les expatriés français de côte d’ivoire y travaillent en permanence. Ce
sont des entrepreneurs qui produisent du travail et emploient environ 45% de la
population active. De l’employé de maison au technicien supérieur du secteur
privé, chaque ivoirien qui travaille fait vivre plusieurs membres de sa
famille, dans un pays où il n’existe pas de prestations sociales, d’allocation
familiale ni d’indemnité de chômage pour les sans-emplois ou de revenu de
solidarité active pour les mères isolées ou pour les plus démunis.
Depuis 2003, il devient dangereux d’être français et de vivre en côte d’ivoire.
Le bombardement par l’armée ivoirienne des soldats de la force Licorne, à
Bouaké qui a fait de nombreuses victimes du côté des soldats français et les
représailles de l’armée française qui a tiré sur la population dans les rues d’Abidjan,
l’ingérence des gouvernements Chirac, Sarkozy dans les affaires ivoiriennes, le
soutien de la France à Ouattara sont la
principale cause du rejet de la France, de ses ressortissants et de ses
symboles.
8.332 expatriés français rapatriés en France. Ces français ont tout
laissé derrière eux. Tous leurs biens spoliés, pillés, brûlés, volés, détruits.
Ils sont rentrés en France sans le moindre bagage, chassés de côte d’ivoire par
des ivoiriens, leurs propres voisins, leurs frères… Cette image qu’on donne de
la côte d’ivoire n’est pas faite pour encourager le tourisme … Faut pas rêver d’un
avenir meilleur avant 10 ans. Les mauvais souvenirs laissent toujours des
traces.
La crise ouverte née du soutien des autorités françaises à Monsieur
Ouattara lors de l’élection présidentielle de Novembre 2010 vient jeter de l’huile
sur le feu des relations diplomatiques entre la côte d’ivoire de Gbagbo et la France.
En 2004, les témoignages des français de côte d’ivoire pointaient directement du
doigt les politiques qui sont les premiers responsables des conflits après Houphouët
Boigny. « Nous n’avons jamais eu des problèmes jusqu’à ce que le
gouvernement de Chirac et de Villepin impose des ministres rebelles à Gbagbo …
Nous sommes les otages d’une situation
géopolitique et diplomatique… ».
Après l’élection présidentielle donc, la France s’est résolue à
reconnaitre la victoire d’Alassane Ouattara et demande au président Gbagbo de
quitter le pouvoir sous peines de sanctions qui ont été immédiates :
Rupture des relations diplomatiques avec le gouvernement Gbagbo qui n’est plus
reconnu ; l’Ambassadeur Pierre Kipré, pro-Gbagbo est prié par la France de
quitter ses fonctions de représentant de la côte d’ivoire pour laisser sa place
à Monsieur Ali Coulibaly, nouvel ambassadeur nommé par Ouattara , soutenu par
la France ; les filiales des banques françaises en côte d’ivoire ferment
les unes après les autres sous la pression du gouvernement français, privant
ainsi de millions d’ivoiriens de l’usage de leurs comptes bancaires ; l’arrêt
prématuré des exportations des produits de café et cacao vers l’union
européenne… La côte d’ivoire est le premier et troisième producteur mondial. L’embargo
européen sur ces produits risque fort d’étouffer l’économie ivoirienne et en
particulier les paysans et agriculteurs qui vivent essentiellement de la manne
financière que génère la production du
café et cacao.
C’est le triste bilan de la guerre froide entre la France et son ancien
territoire d’Outre- Mer. Cette guerre idéologique détruit plusieurs années de bons et loyaux
services mutuels rendus en matière de
coopération économique, sociale, culturelle, militaire et humaine… Tout est à refaire,
rien ne sera plus comme avant, même si c’est
Ouattara qui prenait le pouvoir.
Dans cette folie de nos dirigeants qui ne se soucient guère de l’intérêt
des populations, nous appelons au sens de l’amitié et de la tolérance de la
population ivoirienne, qui a l’obligation par naissance, le devoir de protéger
tout étranger qui vient lui demander hospitalité ou asile. C’est l’un des
fondements de la société africaine et les ivoiriens ne peuvent se soustraire à cette règle. Ces expatriés français, loin de vous léser, vous enrichissent. Cette minorité visible ne doit pas être tenue pour
responsable des erreurs politiques des gouvernants de leur pays d’origine. Ils
ont besoin de vous ; vous aussi, vous avez besoin d’eux, alors travailler
ensemble, lutter tous ensemble contre ces dirigeants en les sanctionnant lors
des prochaines élections en côte d’ivoire ou en France, ainsi vous ferez honneur
aux générations futures, celles de vos enfants et arrières- petits enfants.
zako gnali