vendredi 25 février 2011

Ne touchez pas à mon expatrié français de côte d'ivoire




Les expatriés français qui ont fait le choix de vivre en côte d’ivoire aiment ce pays, au même titre que  tous les ivoiriens.  La majorité a la double nationalité. Ces franco-ivoiriens sont  noirs, blancs, métisses. Les blancs en particulier se font remarquer par la couleur  de leur peau. Ils ou elles sont mariés ou vivent en union libre, pacsés à des ivoiriens ou ivoiriennes. Ils ont des enfants nés sur le sol ivoirien …Ils sont  au carrefour des cultures africaine et française et partagent par conséquent  avec tous les habitants de la côte d’ivoire, les valeurs de la fraternité et de l’hospitalité, chères au continent africain.
Les expatriés français de côte d’ivoire y travaillent en permanence. Ce sont des entrepreneurs qui produisent du travail et emploient environ 45% de la population active. De l’employé de maison au technicien supérieur du secteur privé, chaque ivoirien qui travaille fait vivre plusieurs membres de sa famille, dans un pays où il n’existe pas de prestations sociales, d’allocation familiale ni d’indemnité de chômage pour les sans-emplois ou de revenu de solidarité active pour les mères isolées ou pour les plus démunis.
Depuis 2003, il devient dangereux d’être français et de vivre en côte d’ivoire. Le bombardement par l’armée ivoirienne des soldats de la force Licorne, à Bouaké qui a fait de nombreuses victimes du côté des soldats français et les représailles de l’armée française qui a tiré sur la population dans les rues d’Abidjan, l’ingérence des gouvernements Chirac, Sarkozy dans les affaires ivoiriennes, le soutien de la France à Ouattara  sont  la principale cause du rejet de la France, de ses ressortissants et de ses symboles.
8.332 expatriés français rapatriés en France. Ces français ont tout laissé derrière eux. Tous leurs biens spoliés, pillés, brûlés, volés, détruits. Ils sont rentrés en France sans le moindre bagage, chassés de côte d’ivoire par des ivoiriens, leurs propres voisins, leurs frères… Cette image qu’on donne de la côte d’ivoire n’est pas faite pour encourager le tourisme … Faut pas rêver d’un avenir meilleur avant 10 ans. Les mauvais souvenirs laissent toujours des traces.
La crise ouverte née du soutien des autorités françaises à Monsieur Ouattara lors de l’élection présidentielle de Novembre 2010 vient jeter de l’huile sur le feu des relations diplomatiques entre la côte d’ivoire de Gbagbo et la France. En 2004, les témoignages des français de côte d’ivoire pointaient directement du doigt les politiques qui sont les premiers responsables des conflits après Houphouët Boigny. « Nous n’avons jamais eu des problèmes jusqu’à ce que le gouvernement de Chirac et de Villepin impose des ministres rebelles à Gbagbo … Nous sommes  les otages d’une situation géopolitique et diplomatique… ».
Après l’élection présidentielle donc, la France s’est résolue à reconnaitre la victoire d’Alassane Ouattara et demande au président Gbagbo de quitter le pouvoir sous peines de sanctions qui ont été immédiates : Rupture des relations diplomatiques avec le gouvernement Gbagbo qui n’est plus reconnu ; l’Ambassadeur Pierre Kipré, pro-Gbagbo est prié par la France de quitter ses fonctions de représentant de la côte d’ivoire pour laisser sa place à Monsieur Ali Coulibaly, nouvel ambassadeur nommé par Ouattara , soutenu par la France ; les filiales des banques françaises en côte d’ivoire ferment les unes après les autres sous la pression du gouvernement français, privant ainsi de millions d’ivoiriens de l’usage de leurs comptes bancaires ; l’arrêt prématuré des exportations des produits de café et cacao vers l’union européenne… La côte d’ivoire est le premier et troisième producteur mondial. L’embargo européen sur ces produits risque fort d’étouffer l’économie ivoirienne et en particulier les paysans et agriculteurs qui vivent essentiellement de la manne financière  que génère la production du café et cacao.
C’est le triste bilan de la guerre froide entre la France et son ancien territoire d’Outre- Mer. Cette guerre idéologique  détruit plusieurs années de bons et loyaux services mutuels  rendus en matière de coopération économique, sociale, culturelle, militaire et humaine… Tout est à refaire, rien ne sera plus comme avant,  même si c’est Ouattara qui prenait le pouvoir.
Dans cette folie de nos dirigeants qui ne se soucient guère de l’intérêt des populations, nous appelons au sens de l’amitié et de la tolérance de la population ivoirienne, qui a l’obligation par naissance, le devoir de protéger tout étranger qui vient lui demander hospitalité ou asile. C’est l’un des fondements de la société africaine et les ivoiriens ne peuvent se soustraire  à cette règle. Ces expatriés français,  loin de vous léser, vous enrichissent. Cette  minorité visible ne doit pas être tenue pour responsable des erreurs politiques des gouvernants de leur pays d’origine. Ils ont besoin de vous ; vous aussi, vous avez besoin d’eux, alors travailler ensemble, lutter tous ensemble contre ces dirigeants en les sanctionnant lors des prochaines élections en côte d’ivoire ou en France, ainsi vous ferez honneur aux générations futures, celles de vos enfants et arrières- petits enfants.
zako gnali

dimanche 13 février 2011

L'Afrique du Sud, un négociateur de poids dans la crise ivoirienne.


L’Afrique du Sud  compose le panel des 5  pays africains dont les chefs d’Etats ont été désignés lors du 16 E  et dernier sommet  de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) pour réfléchir sur la  sortie de crise post- électorale en côte d’ivoire. Ce panel est un petit conseil de sécurité dont chaque membre dispose du droit de véto. Le véto sud africain se définit par le refus d’une intervention militaire en côte d’ivoire, le recomptage des voix du second tour de l’élection ou même l’annulation pure et simple du scrutin du 28 Novembre 2010.
 L’implication de l’Afrique du Sud dans la résolution de la crise ivoirienne n’est pas du goût des puissances occidentales et de certains chefs d’Etats de la CEDEAO qui roulent pour Monsieur Ouattara et qui mettent en doute sa neutralité. Beaucoup d’observateurs pensent  que l’Afrique du Sud soutient le camp Gbagbo qui aurait perdu les élections et qui est sommé maintenant de quitter le pouvoir. La présence du navire de guerre sud africain au large d’Abidjan est une arme contre toute intrusion étrangère en particulier nigériane qui tenterait une intervention militaire  en vue de déstabiliser la côte d’ivoire.
Qui sont donc les membres de ce panel ?
L’Afrique du Sud est une grande puissance. Au même titre que certaines puissances occidentales, elle possède la bombe atomique, une force de dissuasion qui compte dans le concert des nations. C’est un pays très riche et très complexe du fait de la juxtaposition de son peuple, de sa culture, de son histoire. L’Afrique du Sud a connu 45 ans d’apartheid, cette politique d’injustice sociale instaurée en 1948 par le gouvernement blanc pour assujettir les sud africains et qui a été abolit en 1991 par l’avènement de la nouvelle Afrique du Sud, symbolisée par la libération de Nelson Mandela. Ce pays a conscience du passé douloureux de son peuple. Il  ne peut par conséquent accepter ou tolérer une autre forme d’injustice contre tout autre peuple d’Afrique, indépendant  soit- il,  subir l’oppression des puissances occidentales et de l’Onu. Ces dernières qui, en principe ont pour rôle d’apporter la démocratie, veiller sur la paix et la sécurité dans le monde sont en vérité les responsables des malheurs de la côte d’ivoire. Elles forment un club de gangsters qui sèment la terreur dans nos contrées lointaines africaines pour piller les  ressources ou intervenir dans les affaires intérieures des nations où elles veulent asseoir leur suprématie.
Dans le règlement des conflits en Afrique, l’Afrique du Sud n’est pas à son premier essai : Le sage Nelson Mandela avait dénoué la crise au Congo belge où Mobutu et Kabila se battaient pour le pouvoir. En tant que première puissance africaine, l’Afrique du Sud n’est pas du genre à se faire rouler dans la farine sur la table des négociations par les puissances occidentales qui veulent leur part du gâteau ivoirien.
La Mauritanie est un ancien territoire d’outre-mer de la France, comme la Côte d’ivoire. C’est un pays pauvre, désertique, fortement endettée ( heavily  indebted poor countries ). Malgré sa façade maritime,  elle dépend à 95 % de l’aide de la communauté internationale, des bâilleurs de fonds et surtout de la France. La coopération entre la Mauritanie et la France s’intensifie pour repousser les assauts d’Al-Qaïda Maghreb islamique qui fait du désert mauritanien, l’une de ses bases logistiques.  La Mauritanie a une forte communauté d’immigrés en côte d’ivoire. Le choix de  la  Mauritanie pour arbitrer la crise ivoirienne attisée par ses créanciers peut ne pas s’avérer judicieux ou neutre ou peut être interpréter d’avance comme un point positif pour le camp Ouattara vues les relations qui lient ce pays à la France qui est qu’on le veuille ou pas impliquée dans la crise ivoirienne.
Le Burkina Faso, la haute côte d’ivoire d’avant les indépendances, était une colonie française. Va savoir si elle ne l’est toujours pas.  C’est un pays enclavé au sein de l’Afrique occidentale française. C’est un pays du tiers monde qui a constamment besoin de l’aide de la France, son premier bâilleur et de la communauté internationale. On ne peut pas dire que Monsieur Blaise COMPAORE soit la bonne personne déniée de tout soupçon, vues ses relations tumultueuses avec le camp Gbagbo qui le considère comme un sous marin de la France dans la sous région et vues aussi les origines Burkinabé de Monsieur Ouattara. Un deuxième point de pris pour le camp Ouattara dans ce panel.
Le Tchad, un autre pays du cercle français, garde des liens privilégiés avec l’ancien colonisateur car ce pays de l’Afrique équatoriale française (AEF) est le théâtre de troubles quasi-permanents liés à des dissensions internes. Et la France vient souvent montrer ses muscles pour écarter le danger. Malgré la découverte de gisements de pétrole dont le fruit ne profite pas aux populations, le Tchad fait parti des pays les plus endetté au monde. Un troisième point pour le camp Ouattara qui a le soutien inconditionnel de la France.
La Tanzanie, ce pays situé en Afrique de l’Est est une ancienne colonie britannique. Les autorités britanniques sont restées discrètes sur la crise ivoirienne d’où la nécessité de rester prudent sur la neutralité de la délégation tanzanienne. Mais les alliés sont juges et partis, capables de tout pour renverser les résultats d’une élection où qu’elle se déroule et pour cela ils y mettent les moyens.
 Pour vous rendre compte des difficultés qu’ont trois de ces cinq pays à être neutres dans la crise ivoirienne, notamment le Tchad, le Burkina Faso, la Mauritanie, rendez vous dans les assemblées générales à l’ONU où les délégations africaines d’expression française sont sous le parapluie de la France. Ces pays votent en accord  et jamais sans l’aval de la France. La France aura sa part du gâteau ivoirien mais  aussi sa responsabilité évidente dans la crise ivoirienne.
L’Afrique du sud équilibre la terreur dans la crise ivoirienne. Un contre- poids face à la France, aux USA, à l’ONU, à la CEDEAO, à tous ceux qui font passer l’action avant la réflexion. Sa présence évite un bain de sang à la population ivoirienne que les décideurs du monde essaient  de sacrifier sous les ailes du Saint-Esprit. Amen.
ZAKO GNALI

dimanche 6 février 2011

Quelques murs de la honte dans le monde

   Des murs de la honte, il y en a partout dans le monde ; ils poussent comme des champignons ;  ils font plus de mal à l’homme que n’importe quelles autres catastrophes naturelles ou guerres: Cyclone Catarina, la tempête Xantia, la tempête de 1999 en France,  Irak, Rwanda, Angola, Afghanistan...Des Etats les  construisent  pour toutes sortes de motifs… Les murs sont dans nos têtes. D’autres ont heureusement disparu par l’usure du temps  au cours du siècle dernier: Les murs de Berlin en Allemagne en 1989,   de l’apartheid en Afrique du Sud en 1991. L’un était physique, l’autre était  moral. Leur définition est la même : le développement séparé entre des hommes, des peuples, des races, des villes, des nations. Dans chaque cas, les blessures sont profondes et visibles visibles…
La chute du mur de Berlin a ouvert la voie de la réunification allemande. Chaque morceau de ce mur est parti dans la collection de plus d’un citoyen du monde. Sa disparition rapproche diplomatiquement l’Est et l’Ouest.
L’Apartheid était un mur construit vers 1948 autour des idées ségrégationnistes du parti national  sud africain .Sa chute en 1991 met fin à l’oppression de plus de 22 millions de sud africains majoritaires  par les gouvernements successifs blancs minoritaires au pouvoir dans ce pays. Le régime blanc avait conduit plus d’un sud africain en prison pour son opinion, la couleur de sa peau dont l’un des plus célèbres, Monsieur Nelson Mandela.
La main de l’homme qui les a construits puis détruits érige de nouveaux murs à travers la planète. Les raisons  sont diverses et variées : Politique, démographique, religieuse, migratoire, sécuritaire, idéologique …Ainsi , des murs se dressent aux frontières des Etats : entre le Maroc et le Sahara occidental, l’Inde et le Pakistan au Cachemire, la Géorgie et l’Abkhazie , la Corée du Sud et la Corée du Nord , le Pakistan et l’Afghanistan, la Grèce et la Turquie, le Botswana et le Zimbabwe ,l’Arabie saoudite et le Yémen, l’Arabie saoudite et l’Irak, La Thaïlande et la Malaisie, L’Ouzbékistan et le Tadjikistan , les Emirats arabes unis et le Oman, le Koweït et l’Irak  , le Koweït et Oman …
Les pays du monde sont prêts à tout pour contrôler leur  flux migratoire :
En Amérique, les Etats-Unis ont dressé un mur de 1120 kms  le long de sa frontière avec le Mexique. Cet édifice sous haute surveillance empêche les jeunes mexicains d’aller chercher une vie meilleure chez le voisin américain.
 Il en est de même pour l’Europe qui a construit une barrière à sa frontière avec l’Afrique : La barrière de CEUTA, cette enclave espagnole au Maroc. Ceuta est le passage obligé de l’immigration clandestine africaine vers l’Europe. C’est une grille dissuasive de 3m50 de haut et 9 kms de long qui protègent ce petit territoire de 20 km². L’Europe ne peut accueillir toute la misère de l’Afrique…
 Le mur de Padoue en Italie est l’œuvre de la faiblesse, de la négligence et de l’impuissance   des autorités politiques italiennes face à la drogue. Ce mur en acier de 84 m de long et 3 m de haut   est construit dans un quartier résidentiel ;  il sépare deux cités dortoirs et  empêcherait dit-on les dealeurs de la rue ANELLI  de rencontrer ceux de la rue de BESI.
 Le mur de Belfast, aussi vieux que le conflit  entre irlandais, sépare les catholiques et les protestants. La rivalité entre ces frères ennemis se remarque sur les terrains de football d’Irlande où les clubs rivaux du Celtic Glasgow FC et les Rangers FC s’affrontent régulièrement.
Au moyen  Orient, le mur qui fait beaucoup parler de lui est celui construit par les israéliens. Il fait 600kms. Il sépare la Palestine de l’état d’Israël. Il faut reconnaître que cette région est souvent le théâtre de groupuscules armés islamistes. Israël a besoin de rassurer sa population qui vit au quotidien dans la crainte des attentats. Mais est-ce une raison suffisante pour étouffer, enclaver, bâillonner la population palaisienne qui est une main d’œuvre bon marché pour les industries  agroalimentaires israéliennes, qui a besoin d’Israël pour survivre. Le problème est qu’Israël détruit les terres et les cultures des paysans arabes pour construire ce mur et j’avoue que moi qui suis personnellement voué à sa cause pour des raisons historiques et pour avoir travaillé pour Israël, la pilule du mur ne passe pas. Ce mur est une honte dont je ne suis pas fièr quand je fais la promotion d’Israël auprès de mes amis.
En 2007 à Bagdad un mur fut construit pour séparer les quartiers chiites et sunnites sous l’égide des USA. Il est vrai que les méthodes de Saddam Hussein étaient critiquables mais il y a plus de haines entre les deux communautés maintenant que sous le régime du dictateur. Les populations irakiennes ont toujours l’impression d’être en guerre, que l’horizon de la liberté, des droits de l’homme, du bien-être, de la démocratie que les USA et l’Angleterre  étaient sensés  leur apportés  est bien loin…
A chaque mur suffit sa peine.
Zako gnaly