Le continent africain est depuis 1960, année des indépendances
nationales à la merci de personnes ou groupe de personnes, de clans ou régimes
politiques qui, une fois installés à la tête des Etats, refusent de partager ou
céder le pouvoir, jusqu’à instaurer la dictature : Certains chefs d’Etat
se présentent une , deux , trois , quatre , cinq, six, sept ou même huit fois
au suffrage universel , soi-disant pour continuer le travail inachevé, commencé
sous les précédents mandats . A quand des présidents africains prendront-ils
exemple sur leurs homologues des
démocraties occidentales ? En France
par exemple, le mandat présidentiel dure 5 ans et renouvelable une seule
fois : Monsieur Sarkozy élu en Mai
2007 défendra ses chances en 2012 devant les français. S’il
est réélu, il ne pourra plus se présenter en 2017 parce que la loi le lui
interdit. Constatez l’embarras de l’ancien président russe, Vladimir Poutine, obligé
de céder sa place à Dimitri pour jouer
le rôle de sous-chef. Remarquez, la démocratie n’est qu’un prétexte :
La plupart des dictateurs africains sont
trop souvent sous la protection de la France ; Appelez cela la Françafrique qui se résume en ceci :
Le Président du Burkina Faso, un
pays voisin de la côte d’ivoire est au pouvoir depuis 25 ans, et pourtant, il
n’est pas dérangé : Ce pays est secoué ces mois-ci par un mouvement de contestation populaire
; les présidents du Cameroun et du Congo Brazzaville, tous les deux cumulent 70 ans
de pouvoir ; Les Bongo père et fils conservent le pouvoir depuis 45 ans au
Gabon (le pays d’Elf aquitaine) et ils sont toujours les amis de la France.
C’est pareil au Togo où les Eyadema père et fils s’accrochent depuis un demi siècle .Le régime des généraux en place depuis 1962
en Algérie a à peine vu passer le printemps démocratique arabe : C’est
normal, Bouteflika ne fait rien de mal alors laissez-le tranquille. Ben Ali de
Tunisie est resté 24 ans avant d’être chassé par la rue ; Il serait encore
là si la France avait fait le « nécessaire ». Moubarak d’ Egypte a
fui le pouvoir au bout 42 ans, lui aussi
chassé par la révolution arabe malgré son rôle déterminant dans le processus de
paix palestino- israélien. Le régime d’Idriss
Deby au Tchad, 20 ans ; ce dernier n’est
pas inquiété avec bien sûr l’aide de la France qui veille au passage sur
l’exploitation des puits du pétrole de cet Etat : Les revenus du pétrole ne
profitent guère à la population tchadienne qui n’intéresse personne et qui vit
dans une extrême pauvreté. Ne parlons plus de Mugabe qui se joue de son âge, de la communauté
internationale, de la misère de la population zimbabwéenne. Le problème est
que ces présidents africains, qui font
la pluie et le beau temps dans leur pays ont en majorité la
nationalité française ! Kadhafi, lui n’a pas cette chance-là ni le
soutien de la France mais résiste contre vents et marrées, après 45 ans, et pour combien de temps ? Le colonel sait que ses jours sont comptés à la tête de
la Libye parce que les occidentaux ne le lâcheront pas tant les réserves de
pétrole de son pays sont inestimables et que se pose aussi chez lui la question
épineuse des droits de l’homme et de la démocratie. Dans ces pays où le pouvoir
est confisqué, concentré entre les mains d’une poignée de personnes, la liberté de chaque citoyen est « surveillée,
menacée » et quand le peuple la réclame,
cela se traduit par des mouvements de contestation de régimes politiques au
Maghreb et de guerre civile en côte
d’ivoire où Le cas Gbagbo nous intéresse parce qu’il a été arrêté le 11 Avril
dernier.
L’on dit que Gbagbo est ami avec
Kadhafi, Mugabe… Ce sont de mauvais exemples mais même le nom de Gbagbo est souvent cité au cours de ces dernières années
parmi ceux des dictateurs morts ou en
activité, renversés ou même chassés du pouvoir sur le continent. Les mauvaises
langues lui donnent des surnoms de
l’anti-français, de machiavel, de
Jean-Marie Le Pen de côte d’ivoire, du boulanger d’Abidjan pour ses ruses, sa façon à lui de contourner les difficultés,
de déjouer ses adversaires politiques, de rouler en un mot tout le monde dans
la farine. Gbagbo
est resté dix ans au pouvoir mais n’a pu seulement gouverner que les 2 premières années. Son
régime était-il dans le cas de figure que ceux précédemment cités ou
Gbagbo était-il réellement un dictateur ?
Remarquez, si Gbagbo était un dictateur,
il aura été plus « minable »
que les autres et le dernier que l’Afrique
connaisse, le seul qui se fait battre aux élections, peut-être par un autre dictateur en herbe, qui reste moins longtemps
au pouvoir et qui n’a pas eu le soutien de la France de jacques ou de Nicolas.
Est-ce cette personne qui était, d’après Wikileaks à l’origine de la nomination de Dominique de Villepin
comme Premier Ministre de la France?
Je vous ouvre principalement le
dossier Gbagbo qui correspond à la période de 2000 à 2010 où le fils de Koudou
Paul, qui ne plait certainement pas à tout le monde était à la tête de la côte
d’ivoire.
En Octobre 2000, les partis
politiques de côte d’ivoire, notamment le PDCI-RDA du président Bédié, le RDR du
nouveau président Ouattara et les rebelles du nord du premier ministre Soro refusent
de participer à l’élection présidentielle, sous le prétexte que toutes les
conditions n’étaient pas réunies pour y aller. ET Gbagbo se présente quand même face à Monsieur Guéï, le Général putschiste de
1999. Il est élu mais se fait aider par la rue pour récupérer le pouvoir. Quelques mois plus tard, ces
partis d’opposition qui boycottent les
urnes auparavant lui contestent son élection et demandent l’annulation des résultats.
En 2002, les rebelles du Nord mènent une offensive militaire pour
renverser son gouvernement. La situation
tourne au conflit ; La France intervient pour un cessez-le-feu : Les
accords de Linas-Marcoussis (Essonne-France) invitent tous les partis politiques et la
société civile ivoiriens à déposer les
armes. Une force française de paix dite
«Force Licorne ou force d’interposition » nait de ce conflit pour éviter les affrontements et veiller sur
la sécurité de la population ivoirienne et en particulier des ressortissants de
la communauté européenne et internationale résidant en côte d’ivoire. L’on
assiste au partage du pays entre le Nord aux mains des rebelles et le Sud pro-gouvernemental.
La France n’applique curieusement pas les accords de
défense de 1962 entre les deux pays en cas d’agression de l’un d’eux ; Ce que réclamait Gbagbo, vu la souveraineté de la côte d’ivoire menacée. Monsieur Chirac, réélu en 2002 à plus de 85%
de suffrage, un score de dictateur, ne tenait pas à protéger le régime de Gbagbo
qui dénigrait la politique du parti unique de son ami d’Houphouët Boigny et ne
considérait peut-être pas l’agression des rebelles comme étant une tentative extérieure.
La France n’avait évidemment rien fait pour sauver le régime de BEDIE, héritier
d’Houphouët Boigny, débordé et déposé par quelques membres indisciplinés de
l’armée en 1999. Mais elle n’était pas
prête non plus à laisser au pouvoir en côte d’ivoire un
socialo-marxiste-léniniste-trotskiste en la personne de Gbagbo : Les
accords de Linas obligent donc Gbagbo à partager le pouvoir. Un gouvernement
d’union nationale composé des protagonistes du conflit se met en place sous
l’égide de la France pour sauver la relative paix. Gbagbo travaille durant 8 ans avec l’opposition dans
ce climat conflictuel sous le tutorat des Nations unies.IL est donc difficile
de lui reprocher quoi que ce soit étant donné le partage du pouvoir. L’élection présidentielle de 2005 n’a pas eu lieu
parce qu’il y avait tout simplement des tensions dans le pays : Entre 2005
et 2010, cette élection est repoussée à
6 reprises, sous sa responsabilité, faute de stabilité politique et sociale et
cela avec l’avale des Nations Unies. Mais l’opinion internationale, manipulée
par la presse à la solde des occidentaux à vide de pétrole « la côte d’ivoire en
produit pour sa consommation personnelle » et de ressources minière et
agricole de ce pays prend pour
responsable de la situation Monsieur Gbagbo, qui selon elle a retardé l’élection
présidentielle pour garder le pouvoir. Il se murmurait ceci dans les arènes des
assembles générales de l’Onu : « Tant
que Gbagbo se maintient au pouvoir, le peuple ivoirien en devra subir les
conséquences ». La raison du massacre de la population ivoirienne se
trouve dans les arcades du pouvoir à l’ONU.
En Novembre 2004, le
bombardement de la force Licorne à Bouaké est la goutte d’eau qui fait déborder
la vase. C’est la plus grande perte en vie humaine subit par l’armée française
depuis l’attentat du Drakkar à Beyrouth en 1983. Rappelez-vous, c’était en
2004, le 6 Novembre exactement, ce jour-là, à Bouaké, en côte d’Ivoire, le camp
militaire de la force Licorne est bombardé par un appareil appartement aux
forces ivoiriennes : 9 soldats
français et un citoyen américain travaillant pour une ONG sont
tués. L’on compte aussi de nombreux blessés graves. La France a arrêté
les mercenaires de l’attaque, d’origine
étrangère et les a libérés précipitamment dans la nature. Cet attentat est
classé injustement secret défense.
L’attaque semble inexplicable mais elle
est mise sur le dos de Gbagbo qui ne pouvait pas profiter de ces crimes odieux.
La France n’a jamais pu faire la lumière sur ces massacres : Le 19 Juin
2008, les révélations de Mediapart.fr sur ce bombardement jettent le trouble
sur la politique de la France en côte
d’ivoire.
Et puis il y a les affaires qui
accablent le régime Gbagbo: La disparition ou l’assassinat de journalistes et ou de personnalités étrangers sur le sol
ivoirien…
- L’affaire André Kieffer, du nom du journaliste d’investigation
franco-canadien, chargé de mission par la communauté européenne pour voir de
plus près les filières café et cacao ,
subitement disparu le 16 Avril 2004 à Abidjan et dont l’on a plus de
nouvelles. Les rumeurs impliquent l’entourage de Gbagbo… Après sept ans, la
justice française suit son cours pour éclaircir les zones d’ombre de cette
affaire.
-L’affaire de l’enlèvement, le 04 Avril 2011 de Messieurs Lamblin de la
Sifca, Di Rippel du Novotel et de leurs collaborateurs dont on a retrouvé les
corps dans la lagune Ebrié, torturés les derniers jours avant l’arrestation de
Gbagbo reste un mystère. Monsieur Lamblin connaissait les filières
café- cacao, aussi bien que Monsieur Kieffer ; était-ce pour cette raison qu’on lui a ôté la
vie ? La justice française fera toute la lumière sur ce massacre que les rumeurs attribuent aussi au camp
Gbagbo.
- Les affaires de détournement d’argent public : L’on avance des
chiffres par-ci ou par-là qu’aurait détournés le régime Gbagbo sur les comptes
de la côte d’ivoire. Savez-vous, moi qui suit un pur produit du régime
d’Houphouët Boigny, pour l’argent public que NANAN a distribué de gauche à
droite, je me permettrai de dire que le
vieux a aisément « dépensé » sans compter pour construire la côte d’ivoire, modèle
économique et vitrine de l’ Afrique ; pour aider le peuple africain qui en
avait besoin, ses amis et aussi ses ennemis
et s’il en a mis un peu dans les poches… Je n’en sais rien car avec Houphouët,
tout le monde profitait du système et personne « ne regardait effectivement
dans la bouche de celui qui grillait les arachides ». Il parait que Gbagbo,
lui aussi en a pris beaucoup avant de partir. Souvenez-vous, au cours de la campagne de
dénigrement de Gbagbo par les occidentaux, les Usa évoquaient le gèle de
ses avoirs et de ceux de ses proches. Depuis son
arrestation, le 11 Avril dernier, beaucoup de gens attendent toujours que ses
bourreaux mettent à jour ses comptes, ses avoirs à l’étranger, en un mot que
ces puissances apportent la preuve des biens détournés…les ivoiriens qui vivent
à crédit en ce moment ont besoin de cet argent pour s’acheter de quoi « manger ».
Cela fait trois mois que Gbagbo est en résidence surveillée et l’on ne sait
toujours pas où il a caché l’argent de la côte d’ivoire. Quelque fois, quand l’on
veut noyer son chien, l’on l’accuse de rage.
-La liberté de la presse :
La presse n’a pas été bâillonnée
en côte d’ivoire, comme l’on le laisse entendre. Depuis l’avènement de la
démocratie en 1990, la côte d’ivoire
compte 25 stations de radio communale, régionale et nationale, une cinquantaine
de quotidiens, hebdos et autres périodiques qui paraissent régulièrement et trois chaines de télévision. Cela est un signe
de liberté. Mais Le problème se pose
généralement au niveau du traitement et de la vérification des sources d’information.
Les procès en diffamation peuvent donc être monnaie courante dans un tel pays vu tout ce que l’on raconte sur les uns et les
autres. Il est vrai que la presse ivoirienne , dans la période électorale de
2010 a souvent dévié de sa mission essentielle qui était celle d’informer pour
devenir une presse de propagande ou de désinformation au service de tel ou tel
candidat. Il y a donc eu des abus de l’autorité, proportionnels aux actes
incriminés : Gbagbo a du donner l’ordre de fermer certains organes de presse de l’opposition et de radio
notamment celle de l’Onu qui chantait les louanges d’Ouattara en période de
campagne électorale à Abidjan.
-Le massacre des populations
Les organisations non
gouvernementales et les ligues de droits de l’homme, témoins essentiels du conflit ivoirien sont
unanimes sur les exactions commises sur la population. Le nombre de victimes de
la guerre planifiée par Gbagbo et Ouattara reste indéterminé. Mais l’on parle
en milliers de morts, de mutilés, de
disparus, de viols des femmes, des assassinats collectifs, des déplacements de
population : La chaine de télévision Planète (Canal SAT) a diffusé au mois
d’Avril ou Mai dernier un reportage sur les massacres perpétrés par les soldats
pro-Ouattara sur des populations dans l’ouest
de la côte d’ivoire. Ces soldats violaient d’abord les femmes et les obligeaient ensuite, en leur présence à coucher avec les membres de la famille de celles-ci. Les organisations s’avancent vers le chiffre
de 400.000 personnes réfugiées dans les pays limitrophes de l’Ouest et de l’Est
de la côte d’Ivoire. Ces réfugiés sont en majorité des ivoiriens du Sud chrétien.
Sur ce dernier point nous souhaitons que les chefs de guerre Gbagbo et Ouattara
répondent des tueries devant le TPI pour la côte d’ivoire.
Nous ne saurons peut-être pas tout sur la côte d’ivoire de Gbagbo parce
qu’il y a partout des zones d’ombres ... Alpha Blondy, dans l’une de ses chansons disait et je le
cite : « Ni a ka tori, a souma bè bo ». Ce qui voudrait littéralement dire en malinké :
Si cela pourrit, cela sentira ! A
vous de juger.
Par zako gnali